On entend régulièrement parler du réchauffement climatique et de certaines de ses conséquences, plus ou moins graves pour l'avenir de l'Homme sur la planète. Mais qu'en est-il exactement?
Et bien il est difficile de savoir "exactement" justement, car il faut pouvoir se projeter dans le futur, et pour cela prendre en compte un nombre incroyable de paramètres, facteurs, et données puis de les compiler, les analyser, les recouper, et finalement les interpréter pour tenter de percer les secrets de l'avenir de notre belle planète.
Tout ça c'est le boulot du GIEC (ça y est, encore des sigles, bon, en français c'est le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) et c'est un travail énorme!
Le GIEC se divise en trois groupes de travail:
Groupe I : Il étudie les principes physiques et écologiques du changement climatique
Groupe II : Il étudie les impacts, la vulnérabilité et l'adaptation au changement climatique
Groupe III : Il étudie les moyens d'atténuer (mitigation) le changement climatique
Le dernier rapport date de fin 2007, et une synthèse de 23 pages ,sur les causes et conséquences du réchauffement et sur les stratégies a mettre en oeuvre à court terme, a été transmise aux dirigeants de toutes les nations et servira de référence pour les négociations de l'ONU.
En voici un bref résumé:
« Le « résumé à l’intention des décideurs », dans sa version finale, a acté plusieurs chiffres clés. Le réchauffement devrait ainsi atteindre d’ici 2100, entre 1,1°C et 6,4°C, selon les politiques menées, le scénario probable se situant autour de 4°. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) dues aux activités humaines ont cru depuis la période préindustrielle, avec une augmentation de 70 % entre 1970 et 2004.
S’agissant de la montée du niveau des mers, le GIEC n’a pas confirmé ses estimations, jugées désormais en deça de la réalité. Le dernier rapport indiquait que le niveau des océans pourrait, selon les scénarios, s'élever de 0,18 m à 0,59 m à la fin du siècle par rapport à la période 1980-1999, mais, a expliqué Rajendra Pachauri (président du GIEC), "nous n'en savons pas assez concernant la fonte des glaces du Groenland et de l'Antarctique". "Il est possible qu'elle soit plus rapide que ce à quoi on s'attendait. Nous ne l'avons pas pris en compte parce que nous n'étions pas sûrs de ce qu'en seraient les impacts", a-t-il ajouté. Le résumé indique par ailleurs que l’atmosphère de la Terre contient déjà suffisamment de CO2 pour augmenter le niveau des mers de quasiment 1,50 mètres au cours du prochain millénaire.
Parmi les impacts certains (document établi par la Mission interministérielle sur l’effet de serre) :
L’impact du réchauffement climatique se traduira, selon le quatrième rapport du GIEC, dans au moins cinq domaines : phénomènes climatiques aggravés : multiplication de certains événements météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses) ; bouleversement de nombreux écosystèmes, avec l’extinction de 20 à 30% des espèces animales et végétales, et des conséquences importantes également pour les humains ; crises liées aux ressources alimentaires ; dangers sanitaires (impacts directs sur le fonctionnement des écosystèmes et sur la transmission des maladies animales, susceptibles de présenter des éléments pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme) ; déplacements de population : l’augmentation du niveau de la mer (18 à 59 cm d’ici 2100) devrait provoquer l’inondation de certaines zones côtières (notamment les deltas en Afrique et en Asie) et causer la disparition de pays entiers (Maldives,Tuvalu), provoquant d’importantes migrations.
L’Afrique sera une des régions les plus touchées, avec en 2020, entre 75 et 200 millions de personnes qui seront exposées à un stress hydrique dû au changement climatique. Dans certains pays du continent, les récoltes de l’agriculture pluviale pourraient être réduites de 50%. Vers la fin du 21ème siècle, la montée estimée du niveau de la mer affectera des zones côtières de basse altitude très peuplées. Le coût de l’adaptation pourrait représenter au moins 5-10% du produit intérieur brut (PIB).
En Asie, les experts estiment qu’en 2050, la disponibilité en eau douce diminuera, et que les régions côtières, particulièrement les régions des mégadeltas de l’Asie du sud, de l’est et du sud-est, seront soumises à un grand risque d’un accroissement des inondations par la mer et, dans certains mégadeltas de l’inondation par les fleuves. Le changement climatique devrait augmenter la pression sur les ressources naturelles et l’environnement, associé à une urbanisation rapide, l’industrialisation et le développement économique
En Amérique Latine, d'ici au milieu du siècle, la forêt tropicale sera remplacée progressivement par la savane en Amazonie orientale, avec un risque de perte significative de biodiversité par extinction d'espèces. Les projections indiquent que les modifications dans la répartition des précipitations et la disparition des glaciers affecteront significativement la disponibilité de l’eau pour la consommation humaine, l’agriculture et la production d’énergie.
En Amérique du Nord, les villes qui connaissent actuellement des vagues de chaleur devraient faire face à un accroissement du nombre, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur au cours du siècle, avec un potentiel d’effets néfastes pour la santé. Les communautés et habitats littoraux seront soumis à un stress croissant en raison des impacts du changement climatique intéragissant avec le développement et la pollution.
En Europe, les changements climatiques augmenteront les risques d’inondation éclair dans l’intérieur des terres, des inondations côtières plus fréquentes, une augmentation de l’érosion (due aux tempêtes et à l’élévation du niveau de la mer). Les régions montagneuses seront confrontées au retrait des glaciers, à une réduction de la couverture neigeuse et du tourisme hivernal et à de larges extinctions d’espèces (jusqu’à 60% dans certaines régions en 2080 pour des scénarios d’émissions élevés).
En Europe du Sud, les changements climatiques devraient aggraver les conditions (hautes températures et sécheresse) dans une région déjà vulnérable à la variabilité climatique, réduire la disponibilité en eau, le potentiel hydroélectrique, le tourisme estival, et en règle générale la productivité des cultures. »
Voilà qui est bien inquiétant, il faut cependant savoir que cette thèse est défendue ou acceptée par presque toute la communauté scientifique mondiale, mais qu'elle a aussi un petit nombre de détracteurs parmi les chercheurs. Il existe des divergences d'opinion quand aux causes réelles du réchauffement. Je vous présente deux petites vidéos qui soutiennent deux points de vue différents:
Alors, que nous réserve l'avenir bio-climatique de la Terre? La réponse reste un peu floue, mais une chose est sûre, dans le doute et pour éviter les mauvaises surprises, il semble évident qu'il est un devoir pour chacun de faire un peu attention, et d'avoir conscience des responsabilités qui lui incombent. Comme on dit chez Green-o-rama, mieux vaut prévenir que guérir...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire